GRIFFE DU DIABLE
Harpagophytum procumbens
La GRIFFE DU DIABLE (Harpagophytum procumbens) est une plante avec des propriétés
anti-inflammatoires prononcées.
Noms communs :
Griffe du diable, racine de windhoek.
Nom botanique :
Harpagophytum procumbens, famille des pédaliacées.
Nom anglais : Devil's claw root.
Partie utilisée : Les tubercules secondaires.
Habitat et origine : Plante des régions désertiques du sud-est de l'Afrique, principalement
du désert du Kalahari et des steppes de la Namibie
Indication :
Soulager les douleurs lombaires et arthritiques.
Soulager les douleurs aux articulations, aux muscles ou aux tendons.
Stimuler l'appétit et faciliter la digestion.
Selons de nombreux auteurs elle a des propriétés analgésiques comparables à ceux des antiinflammatoires de synthèse. (PEDRETTI, Chimica e Farmacologia delle piante medicinali, Milano 1983, pag. 50).
Actifs : gluco-iridoïdes, ou harpagoside
Douleurs aux articulations (attribuables à l'arthrose), aux muscles ou aux tendons
Stimulation de l'appétit et de la digestion : on peut préparer la potion apéritive et
digestive suivante : infuser 1,5 g de racine séchée dans 300 ml d'eau bouillante et
laisser macérer durant 8 heures. Filtrer et boire 100 ml avant chaque repas.
Attention, cette préparation est très amère.
Historique de la griffe du diable :
Les peuples indigènes du Sud de l'Afrique - les Bantus, les San, les Khoi - utilisent
la griffe du diable pour soulager une foule de maux, dont les douleurs rhumatismales
et les troubles digestifs.
Les premières descriptions occidentales de la plante datent de 1820, mais c’est en
1907 qu’un Allemand « découvrit »ses vertus médicinales, au contact des peuples
indigènes.
En 1950 un chercheur allemand s’est intéressé de plus près à la griffe du diable.
En Occident, on l'utilise surtout pour soulager les douleurs arthritiques, ses propriétés
apéritives et digestives étant peu connues.
Le nom latin de la plante vient du fait que le fruit est muni de griffes qui semblent
spécialement conçues pours'agripper, sans le moindre ménagement, aux pattes,
aux poils et à la peau des êtres vivants qui s'y frottent.
Harpagophytum signifie « harpon végétal ».
Son nom commun, griffe du diable, est attribuable au fait que ses griffes se fixent dans
les parties molles des sabots du bétail et contribuent à la propagation des maladies
dans les troupeaux. La plus grande partie des 700 tonnes de racines de griffe du diable
vendues annuellement dans le monde provient de plantes sauvages, ce qui pourrait
menacer sa survie à long terme.
Pour cette raison, les principaux pays producteurs (Namibie, Botswana, Afrique du Sud)
ont mis en place des politiques encadrant la récolte afin de préserver la plante.
Divers essais de culture à plus ou moins grande échelle sont en cours, mais la griffe
du diable est difficile à cultiver.
De plus, si cette culture prenait beaucoup d’ampleur, elle menacerait la survie
des cueilleurs, qui n’ont généralement pas d’autres sources de revenus.
Recherches sur la griffe du diable :
Douleurs lombaires. Les résultats de plusieurs essais cliniques, avec ou sans groupe
placebo, indiquent que la racine de griffe du diable peut réduire les maux de dos.
Dans un de ces essais, la plante s’est avérée aussi efficace pour réduire la douleur que
le rofécoxib (Vioxx®), un anti-inflammatoire qui a été retiré du marché en septembre
2004 à cause de ses effets indésirables.
Les auteurs de plusieurs revues systématiques concluent que, sous forme d’extrait
aqueux (extraction parinfusion dans l’eau; on dit aussi extrait fluide), la griffe du diable
peut soulager les douleurs lombairesaigües.
Note. L’innocuité de l’usage chronique de la griffe du diable n’est pas connue, mais
elle constitue un traitement sécuritaire à court terme, soit un an et moins8,9.
Douleurs arthritiques.
De nombreuses études ont été effectuées, notamment en Europe, pour vérifier
l’efficacité de la griffe du diable contre les douleurs arthritiques.
Leur qualité méthodologique est souvent faible10,
mais au moins trois essais menés de façon adéquate (261 sujets en tout) indiquent que
la plante est efficace pour réduire les douleurs causées par l’arthrose11.
Dans un de ces essais, mené sur 122 sujets, la plante s’est avérée aussi efficace pour
soulager la douleur qu’un médicament anti-arthritique commercialisé en Europe
(diacérhéine)12.
Un essai sans placebo récent a été mené durant 8 semaines auprès de 259 sujets
souffrant de douleurs arthritiques et rhumatismales : un extrait de griffe du diable
(960 mg d’extrait 5 :1 en deux doses) a été efficace pour réduire la douleur et la raideur
des participants et améliorer leur mobilité.
L’absence d’un groupe placebo limite cependant la portée des résultats de cette étude13.
Des recherches in vitro et sur des animaux indiquent que l'action anti-inflammatoire
de la griffe du diable serait différente de celle des médicaments anti-inflammatoires
non stéroïdiens (AINS).
La plante semble aussi avoir un effet analgésique, mais son mode d’action exact n’est pas
connu14.
En 1989, la Commission E allemande a approuvé l'usage de la racine de la griffe du
diable pour traiter le manque d’appétitet la dyspepsie, ainsi que pour contribuer au
traitement des troubles dégénératifs du système locomoteur (squelette,muscles,
articulations).
En 1996, l'ESCOP a également reconnu son efficacité pour traiter le manque d'appétit
et la dyspepsie, de même que pourcontrer la douleur accompagnant l'arthrose et la
tendinite.
Manque d'appétit et dyspepsie.
En herboristerie, on considère que les principes amers stimulent les papilles gustatives,
lesquelles signalent alors àl'estomac qu'il est temps de produire les sucs gastriques
nécessaires à la digestion.
C'est le mode d'action classique d'un apéritif. Or, il se trouve que la racine de griffe du
diable occupe le haut du tableau des indices d'amertume.
L'ESCOP rapporte que des essais cliniques menés sur une période de 3 ans au cours des
années 1970 ont démontré que la racine de griffe du diable, sous forme de décoction,
pouvait atténuer l'intensité des malaises intestinaux, soulager la constipation et la diarrhée,
éliminer la flatulence résultant de l'aérophagie
ou de la dyspepsie et stimuler l'appétit15
Précautions :
Attention L'état actuel des connaissances ne permet pas de conclure à l'innocuité
de la griffe du diable en cas de grossesse et d'allaitement.
L’innocuité de l’usage chronique de la griffe du diable n’est pas connue, mais elle
constitue un traitement sécuritaire à court terme, soit un an et moins8,9
Contre-indications :
Contre-indiqué en cas d'ulcère gastrique ou d'ulcère du duodénum.
En cas de calculs biliaires..
Effets indésirables :
Malaises digestifs bénins et temporaires.
Interactions : Avec des plantes ou des suppléments Aucune connue.
Avec des médicaments : On a signalé un cas d'interaction avec la warfarine (Coumadin®,
par exemple) : l’apparition de plaques rouges indiquait une possible augmentation de
l'effet anticoagulant de ce médicament.
Utiliser avec précaution ou éviter l’usage simultané.
Extrait du dossier :
http://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=griffe_diable_ps
Réviseures
Cécile Bertin, Ph.D (juillet 2009).
Michelle Dépôt, Ph.D (septembre 2005)
Lien internet :
http://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=griffe_diable_ps
Recherche et rédaction : Pierre Lefrançois et Françoise Ruby
Mise à jour : juillet 2009
Bibliographie :
Arthritis Research Campaign. Complementary and alternative medicines for the treatment of
rheumatoid arthritis,
osteoarthritis and fibromyalgia; Devil’s claw, page 33, 2008. www.arc.org.uk
Blumenthal M, Goldberg A, Brinckmann J (Ed). Expanded Commission E Monographs, American
Botanical Council,
publié en collaboration avec Integrative Medicine Communications, États-Unis, 2000.
European Scientific Cooperative on Phytotherapy (Ed). Harpagophyti radix, ESCOP Monographs
on the Medicinal Uses of Plants Drugs, Centre for Complementary Health Studies, Université d'Exeter,
Grande-Bretagne, 1996.
Kathe Wolfgang, Barsch F., Honnef S. Trade in Devil’s Claw (Harpagophytu procumbens) in Germany –
Status, Trends and Certification, 2003. Food and Agriculture Organisation of the United Nations
(consulté le 15 juillet 2009] www.fao.org
National Library of Medicine (Ed). PubMed, NCBI. [Consulté le 15 juillet 2009]. www.ncbi.nlm.nih.gov
Nutraingredients.com. First devil's claw harvest - progress on sustainability, 8 mars 2004.
[Consulté le 15 juillet 2009] www.nutraingredients.com
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South African National Biodiversity Institute. Conservation of Devil's Claw (Harpagophytum
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Stewart KM, Cole D. The commercial harvest of devil's claw (Harpagophytum spp.) in southern
Africa: the devil's in the details. J Ethnopharmacol. 2005 Sep 14;100(3):225-36. Review.
The Natural Pharmacist (Ed). Natural Products Encyclopedia, Herbs & Supplements - Devil's Claw,
ConsumerLab.com. [Consulté le 30 juin 2009]. www.consumerlab.com
Therapeutic Research Faculty (Ed). Devil's Claw, Natural Medicines Comprehensive Database.
[Consulté le 30 juin 2009]. www.naturaldatabase.com
Notes
1. Chrubasik S, Junck H, et al. Effectiveness of Harpagophytum extract WS 1531 in the treatment o
f exacerbation of low back pain: a randomized, placebo-controlled, double-blind study.Eur J
Anaesthesiol 1999 Feb;16(2):118-29.
2. Laudahn D, Walper A. Efficacy and tolerance of Harpagophytum extract LI 174 in patients with
chronic non-radicular back pain.Phytother Res 2001 Nov;15(7):621-4.
3. Chrubasik S, Thanner J, et al. Comparison of outcome measures during treatment with the
proprietary Harpagophytum extract doloteffin in patients with pain in the lower back, knee or
hip.Phytomedicine 2002 Apr;9(3):181-94.
4. Chrubasik S, Model A, et al. A randomized double-blind pilot study comparing Doloteffin and
Vioxx in the treatment of low back pain.Rheumatology (Oxford) 2003 Jan;42(1):141-8. Texte integral :
rheumatology.oxfordjournals.org
5. Herbal medicine for low back pain: a Cochrane review. Gagnier JJ, van Tulder MW, et al. Spine.
2007 Jan 1;32(1):82-92. Review. Erratum in: Spine. 2007 Aug 1;32(17):1931.
6. Gagnier JJ, Chrubasik S, Manheimer E. Harpgophytum procumbens for osteoarthritis and low back
pain: a systematic review. BMC Complement Altern Med. 2004 Sep 15;4:13. Review.
Texte integral www.biomedcentral.com
7. A review of the biological and potential therapeutic actions of Harpagophytum procumbens.
Grant L, McBean DE, et al. Phytother Res. 2007 Mar;21(3):199-209. Review.
8. A 1-year follow-up after a pilot study with Doloteffin for low back pain. Chrubasik S, Künzel O,
et al. Phytomedicine. 2005 Jan;12(1-2):1-9.
9. Systematic review on the safety of Harpagophytum preparations for osteoarthritic and low back
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10 Devil's Claw (Harpagophytum procumbens) as a treatment for osteoarthritis: a review of efficacy
and safety. Brien S, Lewith GT, McGregor G. J AlternComplement Med. 2006 Dec;12(10):981-93.
Review.
11. Arthritis Research Campaign. Complementary and alternative medicines for the treatment
of rheumatoid arthritis, osteoarthritis and fibromyalgia; Devil’s claw, page 33, 2008. www.arc.org.uk
12. Chantre P, Cappelaere A, et al. Efficacy and tolerance of Harpagophytum procumbens versus
diacerhein in treatment of osteoarthritis. Phytomedicine. 2000 Jun;7(3):177-83.
13. Effectiveness and safety of Devil's Claw tablets in patients with general rheumatic disorders.
Warnock M, McBean D, et al. Phytother Res. 2007 Dec;21(12):1228-33.
14. A review of the biological and potential therapeutic actions of Harpagophytum procumbens.
Grant L, McBean DE, et al. Phytother Res. 2007 Mar;21(3):199-209. Review.
15. European Scientific Cooperative on Phytotherapy (Ed). Harpagophyti radix, ESCOP Monographs
on the Medicinal Uses of Plants Drugs, Centre for Complementary Health Studies, Université d'Exeter,
Grande-Bretagne, 1996
http://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=griffe_diable_ps
Voir aussi :
Complexe HS 125 Atrosol
Complexe HS 122 Defensol
Complexe HS 4 Bacsol
Complexe HS 716 MIOSOL
Complexe HS 3 ULMASOL